Amélie de Montchalin (AdM), Ginette 2003-05, HEC, licence en Histoire de Paris-Sorbonne, licence en économie appliquée de Paris-Dauphine et Master of Public Administration de la Harvard Kennedy School of Government, est députée LReM de la 6ème circonscription de l’Essonne.

Elle officie à l’Assemblée Nationale comme membre de la Commission des Finances, de l’Economie Générale et du Contrôle budgétaire, Vice-Présidente du groupe LReM. Elle est actuellement responsable du projet de loi de finances pour 2019, pour la majorité.

Après avoir entamé sa carrière dans le privé (Axane et Axa), elle s’engage en politique auprès d’Alain Juppé, puis d’Emmanuel Macron, par adhésion à son projet humaniste, réformiste et pro-européen.

Elle est venue parler aux élèves de Ginette à l’invitation de la Direction de la Vie Etudiante de l’Ecole.

De sa présentation très complète et très fluide, suivie d’une séance de questions/réponses très franche, voici les traits saillants résumant son engagement en politique.

 

    S’engager :

S’engager en politique, c’est vouloir servir et contribuer à penser le monde de demain.

A l’instar des Pères Jésuites, qui aspirent à être « surpris » de ce qu’on leur demande de faire, AdM veut offrir son temps d’écoute et son engagement total.

La politique, ce n’est pas un métier, ce n’est pas une carrière, c’est partager, mobiliser et se mobiliser.

 

    S’engager à affronter la complexité :

L’essentiel en politique, c’est la vérité, comme l’a souligné Lénine (« La vérité est toujours révolutionnaire ») et comme le proclame la devise de Harvard sur un livre épais (VE-RI-TAS), mais le monde est complexe, contradictoire.

Par exemple, les gilets jaunes réclament plus de solidarité, mais aussi plus d’autonomie.

Par exemple encore, vouloir traiter uniformément le problème de la pollution automobile en zone périurbaine est illusoire. En Ile de France, quel point commun y-a-t ’il entre l’utilisateur d’un véhicule particulier (VP), qui parcourt 5 km le matin pour aller travailler et revient le soir après avoir laissé son véhicule immobile toute la journée, et celui d’un véhicule utilitaire léger (VUL), artisan ou livreur, dont les nombreux parcours sont des multiples de ce kilométrage et dont le véhicule est amorti sur une longue durée.

Le politique doit aimer la complexité, faute de quoi il risquerait d’être tenté de s’en sortir en se laissant aller au complot, à l’omission ou à la caricature. Il doit cependant rendre le débat intelligible au plus grand nombre. Cette dualité amène AdM à dire que « les chemins de la politique sont des lignes de crête ».

Un défi énorme de l’éducation est de faire croître l’envie et la capacité de partager.

 

    S’engager à faire :

Charles de Gaulle : « La politique est l’art des réalités ».

Goethe : « L’action est le plus grand moyen de développement » ;

Il faut sans arrêt avoir le souci de passer du conceptuel au concret.

Il faut faire agir ceux que l’on veut faire grandir.

Il faut évaluer et réévaluer les lois. AdM prend l’exemple des niches fiscales, pour lesquelles elle cherche à supprimer toutes celles qui sont devenues anecdotiques au fil des années (moins de 10 millions d’euros de coût, moins de quelques centaines de contribuables concernés). Une loi a beau être pertinente au moment où elle est votée, il faut en mesurer l’efficacité à l’usage, car le monde change plus vite que les lois.