«Il faut être d'autant plus compétent qu'on veut servir les personnes défavorisées »
Chers amis,
Nous vous avons déjà parlé de Loyola formation, notamment à travers l’exemple d’Amara. C’est maintenant Christophe Duval-Arnould, BJ 1979-1981, qui nous fait part de ses impressions après avoir rejoint Loyola Formation.
Veux-tu nous parler de toi ? Qui es-tu ? et quel est ton parcours professionnel ?
Je vis aujourd’hui à côté de Rouen et je suis marié. Mon épouse a 3 enfants et nous avons bientôt 4 petits-enfants.
Après 23 ans dans la fonction RH chez Saint-Gobain j’ai décidé de consacrer mes dernières années de vie professionnelle à travailler pour Loyola Formation.
En entreprise, j’avais eu des missions de conseil, de développement RH et d’accompagnement. Pendant 9 ans, j’ai accompagné des personnes en reclassement après un licenciement économique. J’ai aussi contribué à faire progresser mon entreprise sur la prévention de l’inaptitude au travail. Ce sont des contextes très contraints et où il y a de la souffrance mais, avec mon équipe, nous avions à cœur d’agir au mieux de nos possibilités. J’ai apprécié de travailler sur ces questions qui avaient du sens à mes yeux.
Même dans des contextes très durs, on a une marge personnelle pour essayer de faire de son mieux. Mais cela peut demander du courage pour rester proche de ses convictions.
J’avais aussi apprécié le lieu de socialisation qu’est l’entreprise, où des personnes très différentes travaillent ensemble. C’est riche, à condition, toutefois, d’apprendre à dépasser les langages convenus et le prêt-à-penser des communications d’entreprise.
Aller vers le monde associatif est aujourd’hui un nouveau tournant.
Justement, comment en es-tu arrivé à prendre cette décision de rentrer dans le monde associatif ?
J’avais quitté mon entreprise et je me tournais vers le coaching. (Je m’étais formé au coaching par un Master à Assas). Mais Jérôme Gué (jésuite et BJ 78-80), qui me connaissait, est venu me proposer de rejoindre Loyola Formation et je me suis laissé tenter ! Loyola Formation, c’est 19 centres qui accompagnent des jeunes en difficulté vers la réussite : écoles de production, associations d’accompagnement scolaire, centres de formation pour adultes en parcours de réinsertion sociale et professionnelle. Cela me parlait car, dans les années 90, j’avais travaillé 2 ans à Abidjan, dans un quartier défavorisé, à l’insertion professionnelle de jeunes de 15 à 20 ans. J’avais aussi une formation ignatienne qui me permettait de contribuer aux enjeux de Loyola Formation.
Qu’est-ce qui t’a frappé le plus à Loyola Formation ?
D’abord l’engagement et la générosité des bénévoles et des salariés qui donnent le meilleur d’eux-mêmes auprès de ces jeunes, de façon simple. Il y a une grande écoute du terrain. L’accompagnement des jeunes demande de la persévérance. Les échanges sont constructifs, simples, cordiaux et bienveillants. Cela s’accompagne d’un réel professionnalisme. Un jésuite m’avait dit un jour : « il faut être d’autant plus compétent qu’on veut servir les personnes défavorisées ». J’aime cette idée et je la retrouve chez Loyola Formation.
Cela doit te changer après tant d’années dans un grand groupe ?
Oui. Ce réseau porte une très belle espérance pour le monde. Il y a une attention toute particulière à des jeunes qui sont par ailleurs désignés sans avenir, et une foi en eux. Ce que je trouve intéressant c’est que tout le trésor de la pédagogie Ignatienne est mobilisé pour ces jeunes, avec un regard très beau et complet sur la personne et sur sa dignité.
A propos de la pédagogie Ignatienne, en quoi Ginette a pu t’aider ?
J’avais beaucoup aimé le climat de liberté et de solidarité notamment à travers le travail en trinôme. Nous étions responsabilisés. On nous encourageait à avoir des activités culturelles ou sociales. Je suis donc allé visiter des personnes âgées. Et cela m’a marqué. Plus tard, en fin de 1ère année des mines, j’ai retrouvé cette éducation à la solidarité avec des jésuites en Inde lors des chantiers du père Ceyrac. Je voyais des personnes qui, au nom de leur foi, s’engageaient pour la justice. C’est un point important pour moi.
A Ginette, malgré le rythme scolaire, j’ai pu aussi avoir nombre de discussions, avec mes camarades ou des aumôniers. Les questions n’étaient pas étouffées.
Maintenant, quel est ton défi ?
L’ambition de Loyola Formation est élevée : aider des jeunes à sortir de l’échec, à réussir professionnellement et à grandir humainement. Cela se déploie dans des tout-petits moyens, au quotidien. Ma mission est d’animer la pédagogie ignatienne et d’y former les formateurs au sein du réseau. C’est effectivement un défi car c’est une pédagogie ambitieuse, aux multiples dimensions, inspirée par un grand humanisme. Mais elle est très adaptée aux jeunes en difficultés.
Pour finir, as-tu envie de demander quelque chose aux alumni ?
Dans les villes où nous sommes présents (cf. www.loyola-formation.fr), nous avons besoin de bénévoles. Venez-nous rejoindre, que ce soit pour quelques heures de soutien scolaire ou pour participer à l’équipe qui porte un centre (équipe d’animation, conseil d’administration…). Si vous êtes intéressé, contactez-moi : duvalarnould@gmail.com. Et si vous êtes décideur en entreprise, et que vous les souhaitez, vous pouvez affecter la taxe d’apprentissage à l’une de nos écoles de production, l’AFEP.
Merci Christophe et bravo. Nous attendons la suite avec impatience.
Sabine de Laigue
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